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Billet d'humeurNB: c'est ici mon défouloir, alors, jurons, argots et critiques acerbes tisseront ces élucubrations paramédicales. Pour les puristes du verbe, circulez, on vous attend à la BNF ! 12 Décembre 2004 Réforme de la sécu... Mise en place du "médecin traitant"... pfff, ah je peux vous dire en tant que médecin que j'en ai ras le bol de la démagogie à ce niveau là. On emmerde les médecins au lieu d'emmerder les quelques 10% de malades qui surconsomment à l'insu des médecins qu'ils consultent. Les observateurs de la caisse primaire d'assurance maladie connaissent très bien les malades, ou non malades souvent même qui abusent du système. Et la logique voudrait qu'on les convoquent pour leur demander pourquoi ils surconsomment ainsi des soins? On pourrait s'apercevoir par exemple qu'ils sont hypochondriaques, et on pourrait alors les adresser à un bon psychothérapeute, par ex... Mais voyez vous ce n'est pas démagogique, politiquement correct de s'attaquer à la source du mal, à ces patients qui font n'importe quoi... et pourquoi? parce que ce sont des gens du peuple, simple, rustre souvent. Moi je les vois en consultation, ces gens qui ne pensent pas. Ils vivent, consomment sans réfléchir jamais. Et puis aussi, il faut bien évoquer ces femmes anxieuses qui surconsomment pour se rassurer vainement de maux imaginaires ou parfois même patents, maux dont les médecins habituellement ne savent que faire. Voilà encore un point d'impact utile pour traiter ces personnes que de mieux écouter les patients, les comprendre, et répondre adéquatement à leur maux. Encore faut-il être payé plus que 25 euros, si on passe une heure avec un patient... Autrement, on enlève les charges du cabinet et du médecin et il vous reste à peine 10 euros de bénéfice. Ceci explique pourquoi tant de médecins n'écoutent pas les patients. D'ailleurs ils sont débordés et ne peuvent être détendus, à l'écoute avec la salle d'attente bondée, avec les mômes qui braillent.... bref. Et les économies de la santé, me direz vous? il faut bien en réaliser, non? Bien sûr : je propose de mieux gérer la fin de vie de gens. On sait par exemple que l'on dépense 90% de tout ce qu'on dépense dans notre vie le dernier mois de notre vie. Alors certes, on ne sait pas un mois à l'avance qu'on va mourir, bien sûr... mais nous autres médecins savons assez longtemps à l'avance que tel ou tel patient n'en a plus pour longtemps. Alors pourquoi dépenser encore des sommes monstrueuses, des journées en soins intensifs, des IRM et autres examens pour suivre un cancer terminal pour maintenir un patient agonisant ? Ne vaudrait-il pas mieux l'entourer psychologiquement de façon élaborée, être à ses côtés humainement, aider ses proches à rester en relation avec ce patient en fin de vie, plutôt que rester dans une technique inhumaine qui laisse tout le monde dépité à la mort du patient ?... Voilà, cher ministre de la santé ce que tu peux inscrire sur ton tableau de bord, si tu veux redresser intelligemment la barre financière de la sécu. Qu'est-ce qui m'inquiète aujourd'hui, en tant que médecin? L'influence grandissante des cours de Bourse sur les politiques des laboratoires pharmaceutiques. Le nombre de médicaments utiles qui sont retirés car "pas assez rentables" commence à me faire peur, tout simplement. Le business sur la vente des médicaments avec le jeu de l'offre et la demande pour tirer le profit optimal au détriment de l'approvisionnement des grossistes des médicaments. Résultats 800 ruptures de stock en 2019 pendant des mois pour certains médicaments essentiels, précipitant des malades dans l'angoisse de trouver leur traitement disponible ou l'impossibilité de le poursuivre avec des risques parfois vitaux. Ce serait le rôle du gouvernement de canaliser cette évolution au lieu de sadiser les médecins et les empêcher de prescrire certains médicaments au détriment des patients. Déplorable pour la santé publique, mais on dirait qu'il a d'autres chattes à fouetter, le bougre! Qu'est-ce que l'on y peut, nous autres vulgum pecus? Peut-être que l'on peut faire pression sur les groupes pharmaceutiques qui font cela en boycottant les produits de tel ou tel : mais allons vite, car bientôt, il n'y en aura qu'un seul, labo mondial ! Et là, nous n'aurons plus le choix... Enfin, il paraît que la loi anti-trust de américains nous en préviendra, pour peu que le reste du monde accepte de l'appliquer ce beau principe qui empêche la concentration, monopolisation des multinationales! Aus dernières nouvelles de la presse économique, les multinationales ont trouvé un cadre juridique pour contourner la loi anti-trust américaine, qui fait que réellement une poigné d'oligarques tiendra, voire tient déjà, le monde dans ses mains crochues. Mais le mal est le capitalisme débridé, malheureusement. Je suis pour le capitalisme (peut-on faire autrement ?) mais pour un encadrement mondial des multinationales par des représentants du peuple planétaire. Tout cela n'étant qu'un jeu humain dont les humains définissent les règles eux -mêmes, il suffit qu'on change les règles pour les adapter au bien être général, et non au bien-être de quelques uns et des puissants. Cela devrait se faire dans le siècle qui vient, je suis sûr... Or pour l'instant, le long bras des multinationales se glisse dans les gants soignés de nos parlementaires et autres politiques pour guider leur décisions. Une campagne électorale coûte très chère, il est vrai :-) Je crois que l'internet, dans la mesure où il restera d'accès libre et ne sera pas policé par les systèmes informatiques, devrait aider les idées généreuses et les gens qui les portent vers des applications réalistes d'une réelle égalité des droits et des devoirs. Affaire à suivre... Venons-en à notre belle époque, j'ai nommé "l'ère Ben Laden". Cet agent us reconverti au terrorisme nous pousse à réfléchir sur les maux de notre siècle débutant et à leurs éventuels traitements. Ce traitement est simple. Il suffit (eh oui!) de rendre transparentes toutes les transactions financières de la planète pour que tous les délinquants en col blanc d'aujourd'hui soient identifiés et punis comme ils devraient l'être. Magistral! (c'est le cas de le dire !) Mais vois-tu, avant que les politiques décident de scier la branche sur laquelle ils sont assis, on pourra aller à la pêche sans se soucier de l'avenir... sauf si... justement, le vote se démocratise enfin : consultations du peuple pour toute affaire courante et vote sécurisé par Internet. Sans doute faudra-t-il pour en arriver là que le niveau socioculturel de la population gagne un peu, j'en conviens : lire un bilan de société pour prendre des décisions politiques mérite une certaine formation, par exemple. Mais on peut très bien imaginer des experts indépendants qui guideraient les pas des votants... Et là je peux te dire que la démocratie prendrait une nouvelle tournure !... L'encadrement actuel de la démocratie, en forme de ramolissement généralisé, exploserait vite! Ma concierge est d'accord : "le bordel est devant nous si nous ne faisons pas une autocritique importante de nos fonctionnements individuels et sociaux" qu'elle beugle dans l'escalier, le balai à la main, la duègne.(Ces parents sont d'anciens communistes). Alors avançons ! Résumé : Argent transparent. Peuple informé et votant toutes les grandes décisions... Et le bordel religieux, entend-je au fond... Oui... qu'est-ce que l'on fait des extrémistes de tout poil? Si le peuple est informé, tu vois cela devrait tomber tout seul. Un être vraiment bien formé et informé de sa condition d'être humain aura tôt fait de comprendre que le principe déiste a vécu, du moins sous la forme du millénaire précédent. Alors, l'intégration d'un principe universel impersonnel pourra, souhaitons-le, prendre le relai des religions actuelles, qui seront longtemps sources de conflits... Bon, il me manque plus qu'à créer un nouveau parti politique, je suis prêt !... :-) |